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La Vénerie
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"L'heure du conte" se raconte

« L’heure du conte » ce sont des ateliers ouverts pour partager et créer des histoires.

Les rendez-vous se poursuivent jusqu’au 16 juin où nous clôturerons ensemble le projet.

En attendant le 16 juin, voici deux contes inventés par les participant·es en atelier à partir d’une image.

 

Histoire 1
Une femme est assise chez elle, à table, par une fin d’après-midi d’été. Elle ferme les yeux. Au loin, le bruit des enfants qui jouent à l’étage ou bien dans le jardin. Elle est seule pour un moment, elle en profite. La fenêtre est ouverte derrière elle, laissant s’infiltrer un mince filet d’air qui vient lui caresser la nuque. 
 
Elle ferme les yeux, se laisse aller à ce moment de repos, dans le silence qui l’envahit.
 
Soudain un craquement dans le silence, devant elle, comme un pas léger sur les lames du plancher. C’est l’heure. Elle n’ouvre pas les yeux. Quelqu’un vient s’asseoir sur la chaise devant elle. Elle n’ouvre pas les yeux. Reste ainsi pendant plusieurs minutes, attentive à cette présence.
 
Au bout d’un moment, doucement le plancher craque légèrement à nouveau, et la présence s’évapore.
 
Elle rouvre les yeux.

Histoire 2
L’histoire commence dans une forêt profonde. Y vit un homme d’âge indéfinissable, il est là depuis plusieurs centaines d’années, pourtant il n’a rien perdu de son énergie. Il vit dans cette forêt auprès des animaux, à l’écart des villageois qui le considèrent avec une méfiance respectueuse. Tous les matins, il s’assied quelques instants sur le pas de sa porte, boit son café en écoutant le monde se réveiller. Le chant des oiseaux, celui du vent dans les feuilles.
 
Un jour comme tous les autres, il s’assied devant chez lui. Et quelque chose ne va pas.
Ça ne lui saute pas aux yeux tout d’abord, c’est comme une obscure sensation, le saisissement qu’il y a quelque chose qui ne va pas. 
 
Et puis tout d’un coup ça le frappe. De la forêt qui s’étend devant lui, pas un son ne lui parvient. Ce silence écrasant l’étouffe. Que s’est-il passé ? 
 
Il se lève et se met en marche. Il avance, avance à travers la forêt, plus aucune bête, ni aucun oiseau… Il avance, avance, et à chaque nouveau pas qui l’éloigne de chez lui, il ressent sur ses épaules et dans tout son corps le poids de ses longues années de vie. La fatigue et la douleur envahit tout son corps, mais il marche toujours, il avance, avance… Devant lui de la lumière rayonne au travers des arbres. Il sort de la forêt.
 
Tout autour de lui, aussi loin qu’il regarde son regard ne rencontre qu’une vaste étendue désertique, et toujours ce silence assourdissant.
 
Et puis, là-bas, tout là-bas, à l’horizon, comme un nuage de poussière. C’est une tempête, un vent énorme qui souffle et soulève la poussière en direction de la forêt, dans sa direction à lui. Le nuage se rapproche, de plus en plus vite, de plus en plus grand, de plus en plus sombre. En face le vieil homme le contemple, calmement, sans esquisser le moindre mouvement pour s’enfuir. Le vent s’approche de lui, et au moment de l’atteindre, le nuage s’ouvre, s’écarte comme pour l’éviter, lui et la forêt.

 

 

Ateliers ouverts accompagnés par La Pagaille Compagnie
Un projet subventionné par la fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre de l’appel « un futur pour la culture »

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