Avant le XIXème siècle, l’Orient est lointain et caricaturé.
La campagne d’Egypte de Bonaparte en 1798, l’insurrection grecque de 1821 et la prise d’Alger en 1830 vont le rapprocher.
S’ensuivra un courant pictural teinté d’exotisme (Decamps, Ingres), Théodore Chassériau, Delacroix) tandis que le compositeur Félicien David, avec ses « Mélodies orientales », inaugure un modèle orientalisant qui inspire Gounod et Saint-Saëns (avant 1870).
Vers le milieu du siècle, l’orientalisme se veut plus authentique ; les compositeurs, à la suite de Salvador-Daniel, étudient les modes arabes et les peintres, comme Eugène Fromentin ou Gustave Guillaumet, respectent les spécificités et les valeurs locales.
Si l’orientalisme « arabisant » a enrichi l’art occidental d’une nouvelle gamme expressive, l’art d’Extrême Orient, lors des salons et expositions universelles, créera le choc esthétique et inspirera les peintres comme Van Gogh, Bonnard ou Moreau tandis que Debussy saura puiser les ingrédients d’un langage plus organique dans les sonorités et structures répétitives des gamelans javanais.