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Spectacles / Théâtre

Charlotte Delbo : La Poésie pour revenir

Proposition collective avec Stéphanie VAN VYVE, Mathilde RAULT, Deborah ROUACH, Nicolas MARCHANT, Lauryn TURQUIN

Charlotte Delbo : La Poésie pour revenir

Poésie / Théâtre.

Charlotte Delbo, jeune journaliste devenue l’assistante personnelle de Louis Jouvet, engagée dans la résistance, est arrêtée le 2 mars 1942 avec son époux Georges Dudac, activiste communiste. Il est fusillé, elle est déportée dans le convoi du 24 janvier 1943 à Auschwitz avec 229 autres femmes. Elle a 25 ans. Elle passe 27 mois dans les camps de la mort, d’où elle revient.

À son retour, alors qu’elle s’était promis – si elle revenait – d’écrire, et de « n’avoir plus peur de Jouvet ! », elle produit d’une traite Aucun de nous ne reviendra, parole poétisée de l’horreur vécue. « Voilà comment tout s’est passé, et jamais je n’invente. Je n’invente pas, je transpose, par l’écriture poétique ». Cette promesse demande d’elle une extrême exigence. « Une affaire aussi extraordinaire ne devrait pas inspirer d’œuvre médiocre » estimait-elle.  En ressort un ouvrage stupéfiant, bouleversant, essentiel. 

Entrer dans l’œuvre de Charlotte Delbo, c’est sentir son cœur à vif, les larmes monter si ce n’est la nausée. Sentir aussi que de ce témoignage brut et poétique en appelle à notre faculté de mémoire collective, en notre capacité de s’émouvoir par la parole, et à notre témérité. Charlotte Delbo, passionnée de littérature et des mots, s’était donné comme mission de restituer la parole à celles qui ne sont pas revenues, ou celles qui n’avaient plus la force ou le sens de les exprimer.

Pourtant le nom et l’œuvre de Charlotte Delbo restent étonnamment inconnus pour beaucoup. Est-ce parce qu’elle est une femme ? Une femme qui décrit les femmes-spectres et que cela demande du courage de la lire ? Est-ce parce que son engagement inébranlable et son franc-parler dérangent ? Ou parce qu’elle revendique l’écriture poétique pour parler de l’ineffable ? Parce qu’elle a choisi à force d’écriture de se distancier de la souffrance ?

Dès lors, comment les dire ces paroles essentielles ? Et pourquoi les dire, aujourd’hui ? 

Trois comédiennes s’interrogent, font le choix de livrer les mots de Charlotte Delbo, et de s’y livrer. En trouvant en elles les échos. Le théâtre, la poésie, et une quête certaine du Beau, vont permettre à Charlotte Delbo de survivre pendant la déportation et de vivre après. De quoi fasciner et interpeller. C’est son engagement, sa passion, son obstination, et son rire et qui nous donnent envie de lui rendre hommage, comme un acte de résistance. 

Entre anecdotes, lectures, extraits sonores, réflexions, Mathilde Rault, Deborah Rouach et Stéphanie Van Vyve, créent un espace de sororité propice à passer l’œuvre de Charlotte Delbo, comme une invitation à célébrer la vie, précieuse.

Proposition collective avec: 

Stéphanie VAN VYVE, comédienne et romaniste
Mathilde RAULT, comédienne 
Deborah ROUACH, comédienne
Nicolas MARCHANT, artiste dessinateur, vidéaste, compositeur, scénographe et créateur lumière. https://nicmarchant.wixsite.com/unvraisemblant/
Lauryn TURQUIN, comédienne, à l’assistanat

En partenariat avec Les Midis de la poésie

Tarif : 16€/14€/10€
Durée : 90'
Public : Dès 12 ans